
Dans le cadre de ce forum, le thème de la responsabilité des scientifiques – professeures, professeurs et chercheures, chercheurs – a été abordé de manière spécifique. Quatre pistes sont suggérées pour la contribution spécifique des scientifiques. Découvrez-les et donnez-nous votre avis…
Dans le cadre du 2e Forum mondial Sciences et démocratie qui s’est déroulé à Dakar les 4 et 5 février derniers à Dakar, le thème de la responsabilité des scientifiques – professeures, professeurs et chercheures, chercheurs – a été abordé de manière spécifique à deux moments, lors d’une table ronde et dans un atelier qui a suivi.
La Table ronde intitulée « Recherche, Responsabilité et Démocratie » donnait la parole à Hartmut Meyer (ENSSER, Allemagne), Jose Manoel Rodrigues Vitoriano (Université de Valence, Espagne), Gilles Bibeau (Université de Montréal, Québec), Alain Garrigou (Chercheurs sans frontières, France), Innocent Butare (CRDI, Afrique de l’Ouest). Le modérateur était Vinod Raina (AIPSN, Inde).
Sous le titre « Responsabilités sociales et éthiques des Chercheurs : Obstacles et Défis », l’atelier prévu pour favoriser les échanges fut lancé par Fabien Piasecki, Fondation Sciences Citoyennes (France), Cécile Sabourin, Comité québécois Sciences et démocratie, FQPPU (Québec), Marius Kenoté, Institut des Sciences Biomédicales Appliquées (Bénin).
Ces deux moments ont permis l’expression d’analyses, points de vue et propositions concernant l’éthique et les responsabilités des scientifiques et des milieux académiques. Un accent particulier a été porté à la conjoncture africaine.

La table ronde invitait l’expression de points de vue tournés vers le futur, compte tenu du fait que l’analyse globale de la situation avait été, dans son ensemble, effectuée et partagée lors du 1er Forum mondial sciences et démocratie (Belèm, 2009) [1]. Modeste dans ses attentes, l’atelier visait à ouvrir le débat, à partager les expériences vécues, à s’écouter les uns les autres, à recevoir des propositions pour rendre plus présente la conscience que comme scientifiques on a d’énormes responsabilités dans tous les domaines selon notre expertise mais aussi comme citoyen. Enfin, les échanges visaient à identifier des conditions objectives que favoriseraient et faciliteraient un exercice plus libre et réfléchi de nos responsabilités.
Quatre pistes pour la contribution des scientifiques
Quatre pistes sont suggérées pour répondre à l’essentielle question de la contribution spécifique des scientifiques. Elles concernent : 1) la préparation des scientifiques à l’exercice de leurs fonctions comme travailleuses et travailleurs de la connaissance conçue comme bien commun ; 2) l’encadrement des recherches, notamment les recherches appliquées, qui le plus souvent mettent à contribution des personnes ou cherchent des solutions à des problèmes concrets ; 3) les actions à entreprendre pour promouvoir et défendre la liberté de recherche et de diffusion de même que défendre des scientifiques soumis à des menaces et attaques directes ; et 4) une proposition relative à une éthique de la collaboration / coopération conflictuelle, étant donné la nécessité de reconnaître les différences d’intentions et de perspectives par rapport à la science. Dans ce contexte, recherche des consensus à tout prix est moins pertinent que d’identifier clairement les principes à défendre ainsi que les positions qui gagneraient à être peaufinées par la confrontation des argumentaires.
Les participants ont enfin souligné que la démocratisation des connaissances et de la science relève de responsabilités partagées et que les alliances sont aussi essentielles que d’obtenir des gouvernements des comportements adéquats et cohérents en cette matière.
[1] Voir la déclaration et les informations sur le déroulement du forum dans le doculivre (http://vecam.org/article1201.html ; http://fmsd-quebec.org/sciences/dem...

